AC/DC - PWR/UP

Angus Young ou la volonté de ne jamais mourir. Revenir même quand on est au plus mal. Il faut se rappeler qu'en 2017 AC/DC n'a pas la grande forme. Le guide George Young est mort. Malcolm Young aussi. Brian Johnson n'est plus en voix, remplacé qu'il a été par Axl Rose. Phil Rudd et Cliff Williams ne sont pas du tout en forme. A cette époque, le groupe fait plus pitié qu'envie. On ne peut pas être et avoir été. Au revoir AC/DC, le groupe de notre adolescence rebelle, le groupe aux riffs magiques, aux voix rock'n'roll gorgées de whisky et aux soli tout droit sortis de l'Enfer et ses environs.

Allez salut et so long. Euh... non, non. Car en 2020, arrive sur nos écrans, un logo rouge, reconnaissable entre tous, qui se rallume et nous éclaire de son rouge flamboyant. Avec bientôt, un extrait d'un nouvel album à venir. Avec Shot In The Dark, on ne nous ment pas sur la marchandise. C'est du AC/DC tout craché. C'est comme un livre que l'on a lu et que l'on relit pour le plaisir. On sait comment ça commence, on connait le suspense et la fin est prévisible.

D'accord, oui c'est toujours pareil. Un riff puissant et entêtant, une rythmique toujours ahurissante, la guitare rythmique de Stevie Young, qui même si elle n'atteint pas le niveau de Malcolm, n'en demeure pas moins carrée et expérimentée, et la gouaille de Brian Johnson, que je trouve très en forme tout au long des douze titres de Power Up.

Chacun a vite retrouvé sa place au sein du groupe, reprenant ses automatismes à la perfection. Je les trouve même en forme, comme s'ils avaient retrouvé une seconde jeunesse et une envie d'être ensemble. L'envie se ressent dès les premières notes de Realize, avec déjà une rythmique au cordeau, au mur du son toujours inoxydable.

Mêmes remarques pour Rejection avec un Brian Johnson retrouvant sa jeunesse. Les choeurs made in AC/DC viennent se faire remarquer. Et à force de bouger notre tête d'avant en arrière, ça finit par devenir un tic. Et suivent le bluesy Shot In The Dark, l'excellent mid tempo Through The Mists of Time (sans doute mon titre préféré) sur lequel Brian Johnson est étonnant.

Vidéo de Shot In The Dark

J'aime aussi le percutant Kick You When You're Down sur lequel Phil Rudd est explosif derrière ses fûts, j'adore aussi le refrain et les choeurs de Witch's Spell rappelant les années 80 du groupe. Et comment ne pas succomber au bluesy boogie Demon Fire, une tuerie qui rappelle les années 2000 d'AC/DC. Ils sont en grande forme vous disais-je !

S'ensuivent Wild Reputation et ses "oh yeah !", sa basse hypnotique et son solo bluesy, No Man's Land, un titre un peu "facile" et en demi-teinte. Heureusement, Systems Down est un peu meilleur, même s'il n'atteint pas des sommets (par contre la basse est encore une fois monstrueuse). Money Shot propose un riff épatant, un Angus retrouvant ses vingt ans et un Brian époustouflant. Même motif, même punition pour Code Red, qui me fait légèrement penser à Beating Around The Bush issu de Highway to Hell. Comme s'il fallait qu'il prouve qu'il n'est pas encore mort, Angus Young nous assène un de ses putain de soli dont il a le secret.

Vidéo de Through The Mists of Time

Oui ce PWR/UP pourrait passer pour un best of d'AC/DC, mais putain que c'est bon de savoir le quintet en forme musicale et surtout physique et j'admire cette volonté de vouloir ressusciter éternellement et de prouver que, non, AC/DC n'est pas encore mort et qu'il a, je l'espère, de beaux jours devant lui. Le rock est mort, peut-être, mais pas AC/DC.

Lien de PWR/UP vers Spotify

TITRES :

01. Realize - 3:37
02. Rejection - 4:06
03. Shot In The Dark - 3:05
04. Through The Mists Of Time - 3:32
05. Kick You When You're Down - 3:10
06. Witch's Spell - 3:42
07. Demon Fire - 3:30
08. Wild Reputation - 2:54
09. No Man's Land - 3:39
10. Systems Down - 3:12
11. Money Shot - 3:05
12. Code Red - 3:31