Hubert-Felix Thiefaine - 40 Ans de Chansons sur Scène
En 1985, j'étais à l'armée et un copain passait du Thiéfaine certains soirs dans la chambrée. Lorelei, La Fille du Coupeur de Joints, etc... Mais je n'avais pas du tout accroché. La voix, la musique, les paroles ne me parlaient pas du tout. J'avais laissé tomber l'affaire, me disant que Hubert-Félix Thiéfaine ne serait jamais ma tasse de thé. Et puis il y a quelques mois, je discute avec une amie et elle me parle de Thiéfaine, qu'elle adore. Elle m'écrit quelques titres sur un papier. En rentrant chez moi, je me rue sur youtube, j'écoute ces titres, et puis d'autres, surtout en live et là, quelle ne fût ma surprise en craquant totalement pour l'univers du dolois. Je ne mourrai donc pas idiot. J'avais quand même bien apprécié le travail effectué en duo avec Paul Personne, que je vénère.
Et ce qui me touche c'est ce que je n'aimais pas en lui, La voix fragile, les paroles, les titres étranges des chansons, son obsession pour les titres avec des chiffres, son univers mélancolique et le fait qu'il partage la scène avec ses musiciens. Ils ne sont pas tapis dans un coin, dans l'ombre du chanteur, ils sont à la même hauteur que leur "patron". Pour bien me faire avec son univers si particulier, j'acquiers ce live enregistré à Bercy (aujourd'hui on dit l'AccorHotels Arena) le 9 novembre 2018. Et bien m'en a pris.
Ca commence par un titre rock, 22 Mai, et les acclamations de la foule. Un public fidèle qui suit HF Thièfaine depuis longtemps. L'homme ne se fait pas de publicité, ne passe pas, ou rarement à la télé. D'ailleurs les médias l'ignorent complètement. Bizarre. C'est son talent et ses chansons, sa sincérité, qui font de lui ce qu'il est. Il est accompagné sur scène par un groupe exemplaire dont Lucas Thiéfaine (son fils et directeur musical) aux guitares, Alice Botté aux guitares, Christopher Board aux claviers (et direction musicale également), Yan Péchin aux guitares également. Tous les autres ont parfaits aussi.
Vidéo de Critique du Chapitre 3 live
Le public, connaisseur, reconnait aisément Stalag-Tilt, Eloge de la Tristesse et une version homérique de Les Dingues & Les Paumés. Une version à vous dresser les poils sur les bras. La voix est là, les guitares absolument sublimes. Le son et la production sont excellents malgré le nombre de musiciens sur scène. On remonte les 40 ans de carrière : Le Jeu de La Folie, Crépuscule-Transfert, La Ruelle des Morts, La Vierge au Dodge 51, la somptueuse Critique du Chapitre 3 avec les violoncelles de Maëva Le Berre et Jeff Assy à vous tirer des larmes par tant de beauté. Jusqu'à cette version lumineuse de Lorelei Sébasto Cha. Vous savez la chanson que je n'avais pas du tout aimé en 1985 ? Comme quoi on peut se tromper.
Vidéo de Les Dingues & Les Paumés live
Je craque complètement sur la très mélancolique Affaire Raimbaud aux parties de guitares somptueuses. Thiéfaine, grand amateur de littérature et de poésie, puise ses influences dans la culture classique. Confessions d'Un Never Been est encore un coup de coeur. Ce titre et la voix de Thiéfaine me rappellent beaucoup Bashung, que j'ai apprécié sur le tard aussi. Un moment dans le temps magnifique. "J'ai volé mon âme à un clown..." Le premier CD se termine par Mathématiques Souterraines.
Vidéo de Lorelei Sébasto Cha live
Thiéfaine est toujours en grande forme quand il présente Un Vendredi 13 à 5 h, très rock, aux guitares psychédéliques et aux hurlements de saxo. Et il est temps pour Thiéfaine de nous conter l'histoire de L'Agence des Amants de Madame Muller et sa basse ronde et captivante. On se radoucit, on "s'acoustise" avec la belle Je T'En Remets Au Vent, belle bluette aux intonations du maitre Léo Ferré.
Vidéo de Confessions d'Un Never Been live
On reste dans la douceur avec La Dèche, Le Twist & Le Reste. Ainsi qu'un beau moment avec l'acoustique Un Automne à Tanger, aux jolis arpèges et au violoncelle envoûtant. L'Ascenseur de 22h43 change complètement de style et on passe à un rythme disco avec Enfermé dans les Cabinets (Avec la Fille Mineure des 80 Chasseurs), aux guitares cocottes et à la basse vrombissante.
Vidéo de Je T'En Remets Au Vent live
Le classique Alligators 427 est encore un titre influencé par Léo Ferré. C'est une ode à la mort inspirée par la peur du nucléaire et par une alerte médicale. Tiens, tiens... Sweet Amanite Phalloïde Queen, au refrain splendide, est l'un des moments forts de ce concert. Sur la fin, la guitare solo explose. La Maison Borniol est encore un classique (le thème en est la mort, l'un des thèmes de prédilection de Thiéfaine). "Maison Borniol, maison Borniol, Bières, cercueils, catafalque..."
Vidéo de Sweet Amanite Phalloïde Queen live
Le rythme s'accélère avec Soleil Cherche Futur, aux claviers apocalyptiques, suivi par le politique mais superbe Exercice de Simple Provocation Avec 33 Fois le Mot Coupable. De la colère, du rock, et des aveux. Toboggan est un titre peu joué en live. Une belle douceur tout droit sortie de l'album Stratégie de l'Inespoir.
Vidéo de Exercice de Simple Provocation Avec 33 Fois Le Mot Coupable live
La Fille du Coupeur de Joints est l'une des chansons que je n'avais pas aimées en 1985. Vous vous souvenez ? Ce titre est devenu un inévitable lors des concerts de Thiéfaine. On clot ce live avec le vocal et court Dernière Station Avant L'Autoroute sur lequel Thiéfaine fait participer le public.
Cet album live fête de belle manière les 40 ans de carrière d'un chanteur français atypique qui pendant 2h40 s'est entièrement donné à son public, un public fidèle, ravi de voir qu'il existe encore des chanteurs non avides de célébrité hâtive et faites de fric facile et immédiat. Monsieur Thiéfaine, désolé de ne pas avoir aimé votre musique il y a 35 ans mais mieux vaut tard que jamais. Vous qui avez compris que "grâce à Léo Ferré, la poésie pouvait s'inscrire dans la chanson".
Musiciens :
- Alice Botté : guitare,
- Lucas Thiéfaine : guitare,
- Christophe Board : piano et clavier,
- Bruce Cherbil : batterie,
- Marc Périer : basse
- Yan Péchin : guitare slide, 12 cordes, banjo et mandoline,
- Frédéric Scamps : clavier et orgue,
- Fred Gastard : saxophone basse,
- Jeff Assy et Maëva Berre : violoncelle
1. | Un vendredi 13 à 5h | 04:56 |
---|---|---|
2. | L'agence des amants de madame Müller | 09:50 |
3. | Je t'en remets au vent | 02:40 |
4. | La dèche, le twist & le reste | 03:21 |
5. | Un automne à Tanger | 05:03 |
6. | L'ascenseur de 22h43 | 05:09 |
7. | Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs) | 03:34 |
8. | Alligators 427 | 06:05 |
9. | Sweet amanite phalloïde Queen | 05:58 |
10. | La maison Borniol | 04:39 |
11. | Soleil cherche futur | 03:36 |
12. | Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable | 08:50 |
13. | Toboggan | 03:59 |
14. | La fille du coupeur de joints | 04:39 |
15. | Dernière station avant l'autoroute | 01:38 |
xavierem sur Festival de Beauregard, 2 juillet 2016
Et je peux vous le dire: j'y étais! J'ai été frappé par l'att...
xavierem sur Jour 2
Je garde pour l'édition Beauregard 2016 une place spéciale dans mon coeur...
xavierem sur AccorHotels Arena, Paris 13 juillet 2016
Bonsoir. J'étais à ce concert et je ne peux qu'adhérer à votre com...
MICKAEL sur AC/DC Tours de France 1976-2014 LES BONUS
Bonjour,je cherche à acheter le 1er livre noir TOUR DE FRANCE.Auriez-vous "un f...
NONO sur Les années 80
Magnifique. Comme toi, j'ai commencé à 16 ans par AC/DC Montpellier Palai...
xavierem sur Zénith Caen le 27 juin 2013
J'étais à ce concert (six jours, auparavant, Elton John au même endroit)...
xavierem sur Les années 80
Vous avez un beau palmarès en matière de concerts. Je suis né dans les année...
Musée du Rock - François Schotte sur Autoportrait
Bravo pour votre excellente chronique. De mon côté j'ai consacré une de ...
loonaud sur Les années 80
Mon premier concert, comme toi, C'est ACDC avec Judas à la Villette, (j...
NïK sur Interview
ALERTE DETERRAGEJe viens de (re)découvrir Mike Tramp (j'ai beaucoup écout...
Soyez le premier à laisser un commentaire !